• Les Immortelles de Makenzy Orcel Port-au-prince, Grand-Rue, le quartier des prostituées, après le tremblement de terre. 

    L'une d'entre elles conclut un pacte avec un de ses clients. Il est écrivain. 

    Il pourra l'"avoir dans tous les sens qu'il voudra" mais en échange il aura à mettre en voix, en mots ce qu'elle va lui raconter.

    La vie Grand-Rue, ses secrets, ses histoires, et l'horreur, l'effroi de cette terre qui s'ouvre, happe, et retient dans ses décombres les prostituées, et la petite Shakira. 

    Un roman composé d'odes ou de tableaux pour dire au plus près l'odeur de la mort, mais aussi un hymne à toutes ces femmes et à ce grand écrivain haïtien Jacques Stephen Alexis auteur de  L'espace d'un cillement .

    Makenzy Orcel : Les Immortelles. Editions Zulma. 16,50 €

     

     

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    La Capitana d'Elsa OsorioUn des grands romans de cette rentrée !

    C'est le fabuleux portrait d'une femme exceptionnelle, Mika Etchebéhère (1902/1992). Une vie digne d'un personnage de roman !

    Une femme libre, une intellectuelle et combattante qui voulait changer le monde et que l'histoire a un peu oublié ! Militante communiste à Buenos Aires, elle rejoint l'Europe avec son compagnon Hipólito. 

    ...Ils sont à Berlin lors de la montée du nazisme... en Espagne sur le front de Guadalajara... 

    et c'est elle qui reprendra le commandement de la milice du POUM à la mort de son compagnon.

    En perpétuelle réflexion, indomptable, battante, passionnée, amoureuse, généreuse, attentive, maligne, espiègle, enragée ...   

    Elsa Osorio déploie ici toute sa maestria de romancière pour nous faire revivre cette grande femme. Un hommage vibrant, attachant et tellement beau !  

     

    L'occasion de découvrir si ce n'est déjà fait le dossier sur la littérature et la guerre d'Espagne publié par l'association de libraires Initiales !

     

     Elsa Osorio. La Capitana. Traduit par François Gaudry. Editions Métailié. 20 €.


    Après le Festival America, elle sera à Niort, le vendredi 28 septembre à 18 h 30 !


     

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  •  La recherche de la couleur de Jean-Marc ParisisUn titre qui intrigue, et l'on se dit qu'un artiste va nous embarquer....

    et c'est la plume d'un écrivain qui nous happe ! De fêtes branchées et terriblement ennuyeuses (fabuleux portraits au vitriol !), d'un passage à vide à un grand vide...

    L'histoire d'un homme qui écrit, et s'écrit.

    Vous allez me dire Ouille ! Introspection ! ... Autofiction ! ... au secours !

    Ne pas prendre peur... ruptures, deuil, rencontre, la vie qui va, parfois en noir et blanc, et parfois en couleur !

    Des portraits explosifs pour une drôle d'époque, un voyage dans la carte des sentiments et du Tendre.. 

    Et tout cela d'un ton impertinent comme pour mieux cacher la déclinaison du thème Liberté !

     

    Jean-Marc Parisis. La recherche de la couleur. Stock. 18 €

     

     

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  • Premier roman surprenant ! L’histoire d’une famille vue par le petit dernier de la fratrie… Trois frères, un couple mixte, qui sous la plume et le regard de Justin Torres, jeune auteur américain, va prendre les traits d’une meute en quelque sorte !

    Roman court, composé de courts chapitres au rythme fou, à la prose inventive, à l’énergie déroutante, aux sentiments âpres qui se conjuguent au temps de la violence. Et lorsque la tendresse est là, c’est avec la même puissance « animale ». Chaque caresse est un coup de poing, chaque mot aussi ! C’est un peu comme si le chaos régnait sur tout et sur tous…

    Ne passez pas à côté !Vie animale de Justin Torres



     Vie animale

    Justin Torres.

    Traduit de l’américain par Laetitia Devaux. 

    Éditions de l’Olivier. 18 €

     

     

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  • Roman réaliste américain, écrit en 1899, Les rapaces nous raconte l’histoire d’un ancien chercheur d’or, McTeague arrivant à San Francisco pour s’y installer en tant que dentiste (cours pris en accéléré avec un charlatan).... Drôle de personnage, à la force colossale, à l’esprit lent, mais doué d’un sixième sens à l’arrivée du danger.

    Les rapaces de Frank Norris

    L’histoire d’une ascension sociale (je vous passe les détails de sa vie dans Polk Street, vie de l’immeuble, amitiés, fiançailles, mariage, loto...) qui à force d’ambition et d’avidité deviendra l’histoire d’une chute, vertigineuse ! Roman réaliste donc, politique (le capitalisme dans toute sa splendeur à l’heure des premières crises économiques) mais aussi teinté de fatalisme et moralisme.

    Des descriptions qui marient plume et pinceau, avec ironie et violence. À lire absolument selon la formule !

    La dernière partie est un retour à la mine (vous l’aurez compris c’est un roman tout en or doré !) au coeur de la Vallée de la Mort, et je ne résiste pas à ce petit extrait :

    "Il faisait un temps admirable. Le ciel n’était qu’une immense voûte bleue, qui pâlissait aux abords de la terre. A perte de vue, à l’est et au nord-est, se déployait le désert blanc, dépouillé, inhospitalier, palpitant et frémissant sous le soleil, sans la moindre roche ni le plus maigre cactus pour en rompre l’implacable monotonie. Au loin, il prenait mille teintes délicates : mauve, rose, orange pâle. A l’ouest, s’élevait la chaîne de la Panamint, pauvrement parsemée d’armoise grise ; la terre et le sable étaient jaunes, ocres, ou d’un rouge sombre ; et les vallées et canons formaient çà et là des taches d’ombre d’un bleu intense. Il paraissait étrange qu’une telle aridité pût être si riche en couleurs : rien n’était plus beau que le rouge profond de ces crêtes, ourlées d’ombres violettes, se détachant violemment sur la blancheur de l’horizon."

     

     Les rapaces de Frank Norris.

    Traduit de l'américain par Françoise Fontaine.

    Edition Agone. 22 €

     

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  • Les mille automnes de Jacob de ZoetDéjima est une île artificielle située dans la baie de Nagasaki. Entre 1640 et 1850, elle était, pour le Japon, le seul point d’ouverture vers le reste du monde. Durant cette période, seuls les Néerlandais étaient autorisés à y tenir commerce mais avaient interdiction de fouler le sol japonais. De leur côté, les Japonais n’avaient pas le droit de quitter leur pays sous peine de mort.

    Lorsque le jeune clerc Jacob de Zoet est envoyé à Déjima, il a pour mission de nettoyer les comptes de la Compagnie Néerlandaises des Indes Orientales, le précédent chef du comptoir de vente les ayant allègrement falsifiés pour son bénéfice personnel…

    Commence alors pour Jacob (et le lecteur) la découverte d’un Japon étonnant de contrastes. Jacob y connaîtra la réussite et la trahison, tombera éperdument amoureux d’une Japonaise, relation impossible à cause de leurs origines différentes. Il y découvrira aussi les lois et le sens de l’Honneur qui régissent le pays à une période clé de son Histoire.

    David Mitchell a longtemps vécu au Japon (où il enseignait l’anglais). Sa passion pour la culture japonaise est présente à chaque page. L’écriture poétique et moderne donne une profondeur à ce grand roman d’aventures. Ces Mille automnes de Jacob de Zoet regorgent de personnages dont l’histoire personnelle a été préparée minutieusement, leur donnant une réelle identité. Il se dégage également de ce récit une atmosphère envoûtante grâce au soin avec lequel l’auteur s’applique à décrire les ambiances sonores, les images, les odeurs… 

     David Mitchell nous offre un roman vivant, réussit de la première à la dernière page, et qui, espérons-le, lui fera acquérir en France la reconnaissance qu’il mérite.


    Les mille automnes de Jacob de Zoet

    de David Mitchell

    Editions de l'Olivier

    24,00 €

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